Le secteur de la gestion des risques de sécurité a profondément évolué au cours des dernières décennies, passant d’une pratique largement réactive et ad hoc à une discipline structurée et professionnalisée. Cette évolution est due à la complexité et à la sophistication croissantes des menaces, à la dépendance grandissante à l’égard des infrastructures numériques et à la prise de conscience de l’importance de la sécurité pour le maintien de l’intégrité et de la confiance au sein des organisations.
Dans le monde interconnecté d’aujourd’hui, où les menaces peuvent provenir d’une myriade de sources, y compris les cyber-attaques, les violations physiques et les menaces d’acteurs armés, la gestion de ces risques est capitale pour protéger la sûreté et la sécurité du personnel et des employés.
Pour les acteurs humanitaires opérant dans des situations d’urgence, la nécessité d’une gestion solide des risques de sécurité est encore plus prononcée. Ils doivent identifier l’approche la plus rapide, la plus efficace et la plus sûre pour garantir l’acheminement de l’aide vitale aux personnes touchées. Cet objectif doit être mis en balance avec la nécessité d’assurer la sécurité du personnel et de tenir compte de toute affiliation réelle ou supposée avec l’armée ou d’autres parties à un conflit. Bien que les ONG, grandes et petites, reconnaissent leur responsabilité de protéger leur personnel, de nombreuses organisations n’ont pas encore pleinement conscience de l’étendue de leurs obligations en matière de “duty of care” (devoir de diligence) et des implications qu’elles ont pour la gestion des risques liés à la sécurité. Compte tenu de la complexité de l’action humanitaire d’aujourd’hui, le critère du duty of care a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, et ce qui était autrefois considéré comme adéquat ne l’est plus aujourd’hui.
Pour relever ces défis, les acteurs humanitaires ont élaboré des politiques et des pratiques systématiques afin d’atténuer les menaces potentielles et de garantir que les missions puissent être menées à bien sans mettre en péril la sécurité du personnel ou compromettre les principes humanitaires. Cette pratique de gestion des risques de sécurité est devenue une composante essentielle des opérations humanitaires. Elle consiste à évaluer les risques et leur impact, à mettre en œuvre des mesures d’atténuation appropriées et à surveiller en permanence la situation pour s’adapter à l’évolution des circonstances.